L'Illusion - Vos Avis sur le roman

[damshm]

A J-2 de la sortie de "L'Illusion", j'ouvre le topic afin que chacun puisse donner son avis et son analyse du roman.
N'hésitez pas à partager vos trouvailles et références plus ou moins cachées.

Rappel : merci d'utiliser les balises "spoiler" afin de ne pas divulgâcher le roman à celles et ceux qui ne l'ont pas encore lu.

A vos claviers !

[ThoudracMatto]

Je n'en suis qu'à une poignée de chapitres pour l'instant, mais dès la première page

Spoiler :

l'anagramme Lucien Strafa/Lucifer Satan m'a sauté aux yeux. Cela dit c'est bien possible que l'anagramme soit directement révélée plus loin dans le roman.

[Eowyn]

Dam’s, j’attends impatiemment ton avis. La plupart du temps je suis d’accord avec ton analyse.
Je n’ai pas lu ce que tu as écrit Magni car il y a un spoiler !

[ThoudracMatto]

Je viens de boucler le chapitre 23, et je me monte probablement la tête ( J'ai tendance à beaucoup cogiter pendant mes lectures, c'est un tort qui me grille parfois la surprise ha ha ) mais

Spoiler :

Le fait que Lily ait pour prénom complet Lilith, et avec toute la symbolique que peut porter ce prénom, je me demande si elle n'aurait pas un lien de parenté avec Strafa. Étant donné la nature de l'anagramme citée dans mon premier message, je me dis que c'est jouable, et que le choix du nom n'est évidement pas un hasard.

[damshm]

Je l'ai terminé hier soir mais je pense ne poster mon avis que demain. Besoin de revoir 2 ou 3 trucs avant dans un autre roman, et une journée de travail bien dense aujourd'hui...

[ThoudracMatto]

Je devrais le terminer aujourd'hui je pense. Sur base du peu d'éléments que j'ai pour l'instant, j'aurais presque envie de croire que c'est dans

Spoiler :

Que ta volonté soit faite

que tu vas aller vérifier.

[damshm]

J'ai terminé ce roman mardi soir, bercé par la (superbe) playlist prévue à cet effet par Maxime. Voici donc mon avis sur ce roman après avoir pris le temps de le digérer un peu et de mettre en ordre mes réflexions autour.
Comme d'habitude, je vais (ab)user des balises spoiler pour être certain de ne rien dévoiler que vous ne voudriez lire.

Tout d'abord, ce roman m'a quelque peu dérouté. Il est très différent, dans sa construction, de ce à quoi nous a habitué Maxime.

Spoiler :

Si l'on retrouve très rapidement le côté angoissant, renforcé par le huis-clos d'une station de ski quasi-déserte, l'horreur met bien plus de temps à s'installer. Elle immisce, pernicieuse, lentement, entre frayeur et folie, avant de n'éclater au grand jour que dans le dernier quart du roman.
C'est bien simple, le début du livre m'a donné l'impression de lire un Legardinier : un huis-clos, peu de personnages - un peu caricaturaux dans leurs tempéraments, des descriptions centrées sur les ressentis des personnages du fait de l'absence de faits concrets. Pas que cela m'ait déplu, j'ai même beaucoup aimé, mais cela m'a dérouté.
Combien de fois me suis-je fais la réflexion : "Tiens, déjà 100, puis 200, puis 300, puis 350 pages et toujours pas le moindre mort". Tout cela s'explique évidemment par la suite, mais connaissant la propension de Maxime a disperser les corps, cela surprend.

Comme dans l'ensemble des derniers romans de Maxime, le rythme s'accélère très fortement pour un final haletant. La pression s'accroit sur les personnages, avec la mort devenue réelle, non plus seulement supposée, fantasmée, et surtout avec un changement de topologie. Le huis-clos volontaire (ensemble dans une station de ski désertée) devient un huis-clos subit du fait de l'isolement de la station du reste du monde suite à l'éboulement, et toute fuite devient impossible. On ne peut plus échapper au danger.

L'aspect le plus intéressant dans la construction de ce livre, selon moi, est le doute qu'il immisce en nous et dans les personnages.

Spoiler :

Durant 350 pages, il n'existe aucun corps, aucune preuve matérielle des soupçons des personnages. Dès lors, quelle est la réalité de tout cela ?
Hugo se promène-t-il dans un lieu maudit, sous la coupe du Diable ?
Est-il en proie à un tueur mystérieux ?
Est-ce que quelqu'un joue avec lui, s'amuse à lui faire peur, et cela n'est-il qu' illusion ?
Ou tout cela n'est-il que le fruit de son imagination trop fertile d'auteur raté qui sombre peu à peu dans la folie ? Tout cela n'est-il finalement que de l'autobourrichonnage, où Hugo se fait peur en imaginant les faits qu'il ne connait pas ?

S'il existe des indices (la disparition d'Alice, les cauchemars collectifs, etc.) qui semblent démontrer que quelque chose ne tourne pas rond, tout pourrait s'expliquer de manière posée (départ précipité et eau contaminée par exemple). Pas de preuves, juste des suspicions.
J'ai beaucoup aimé comment le roman se promenait sur une ligne de crête le plus longtemps possible, semblant pouvoir basculer d'un côté ou de l'autre. J'en étais même arrivé à espérer qu'Hugo quitte la station en fin de contrat sans jamais être sûr de ce qu'il avait vu, ou cru voir. Qu'on ne sache jamais si cela venait de lui ou s'il s'était réellement passé quelque chose dans la station.
Le roman prend finalement une autre direction, mais a le mérite d'expliquer ce doute constant. Les corps cachés et l'horreur masquée s'expliquent par le secret de la station, le souhait de cacher à Hugo la réalité de la station, de faire diversion ou de le faire se croire fou, pour qu'il parte sans jamais savoir. Cacher les faits à Hugo, et donc les cacher au lecteur pour qu'il subisse le doute du héros.


Cela nous amène à la notion de diversion dans le roman, et ainsi au twist final : l'invention de Lucien Strafa. J'ai beaucoup aimé ce retournement.
Durant une grande partie du roman, je me suis lamenté du peu de présence de Strafa, ce personnage énigmatique, lugubre et si charismatique qu'il semble une déité pour les occupants de la station. Pourquoi créer un tel personnage pour si peu l'utiliser, sinon comme une ombre planant sur la station, une figure glauque et égocentrique, gravant ses initiales partout dans la station. Un personnage malfaisant, s'étant inventé un nom en anagramme évident de "Lucifer Satan", à la décoration très spéciale, à l'immobilier en pentagramme et au 666 représentations. Au-delà de la peur qu'insuffle ce dispositif ( "j'ai peur de ce que je ne vois pas", "la réalité loin du mythe" ), je trouvais dommage de ne pas plus insister dessus.
Une fois de plus, tout cela s'explique, et de quelle manière : comment montrer un personnage qui n'existe pas...

Lucien Strafa ne sert que de diversion, de dahu que les saisonniers peuvent chercher pour s'occuper l'esprit, et ainsi oublier les étrangetés du quotidien. Et dès lors quel meilleur métier que magicien.
"Demandez-vous pourquoi je suis devenu magicien." Le magicien crée l'illusion, et cette notion prend ici une toute autre dimension. Il ne crée plus l'illusion avec ses actes (je regarde la main droite, l'action est dans la gauche) mais par sa simple présence (je regarde le magicien, l'action se passe chez les autres occupants de la station).
L'illusion, c'est l'illusionniste. Limpide.
Avec une nuance importante néanmoins. Alors que normalement le prestidigitateur force à regarder vers la lumière, et opère dans l'ombre, les rôles sont ici inversés. Le visiteur (et le lecteur) est obnubilé par Strafa, par ce qui se passe dans l'ombre, et ne regarde plus ce qu'il se passe au grand jour, dans la lumière des occupants de la station.

Quant à la fin :

Spoiler :

La mort d'Hugo ne m'a pas traumatisé. Il ne pouvait en être autrement sauf à ce qu'il bascule, qu'il croque la pomme, qu'il libère son araignée.
Je me suis longtemps demander dans le roman pourquoi Maxime usait de cette araignée. Là où il aime généralement multiplier les dangers, les horreurs, c'était sans cesse la même qui revenait ici. Mon interprétation de la fin est que cette araignée est l'allégorie du monstre, de la bête sauvage, en chacun de nous.
Alors qu'il refuse de tuer Jina, son araignée disparait, sa bestialité s'éteint. Son humanité est plus forte que son instinct de survie.
Au contraire, lorsque Lily le tue, on retrouve les paroles et le visage de ce monstre arachnéen.

L'épilogue est quant à lui un délice.
Quel plaisir que de suivre les pensées de cette Marie, prénom biblique par excellence, alors qu'elle se rue vers les portes des l'enfer.
Chacun de ses mots prend un sens nouveau par notre connaissance de ce qui l'attend.
Elle fait un choix qui pourrait planter un clou dans son cercueil ou lui permettre de s'élever. Mourir ou devenir l'une des leurs.
Elle termine avec des espoirs, des espoirs. Entre des espoirs et désespoir.

Enfin, comment ne pas parler de la place de ce roman dans l'ensemble de l'œuvre de Maxime.
Durant ma lecture, je me suis longtemps interrogé sur la place de ce roman dans notre fameux MCU, le Maxime Chattam Universe. Si je n'ai pas trouvé de lien direct (un nom, ou un lieu commun) liant ce livre de manière irréfutable à un autre, j'ai néanmoins quelques pistes, dont une me semble évidente.

Spoiler :

A un moment, Hugo parle d'une séance de Ouija, enfant, avec une certaine Lydie, ou Lilianne. J'ai d'abord cherché du côté du 5ème Règne et du court métrage Par Acquis de Conscience, mais sans retrouver trace de tels noms.

Le roman parle en revanche du Necronomicon, roman fictif aux pouvoirs ésotériques que l'on retrouve dans un certain nombre de livres de Maxime. Ce peut-être un lien, mais cela me semble trop diffus, trop lointain, surtout que l'exemplaire possédé ici n'est qu'une pâle copie, une illusion, toujours.


Reste en revanche la piste qui me semble la plus chaude : la conjuration primitive.
Dans son roman de 2013, Maxime traçait le portait d'une communauté de marginaux. Des tueurs, violeurs, pervers, regroupés ensemble dans une société libre, hors des contraintes sociales habituelles, où chacun pourrait vivre ses vices de la manière désirée.
On retrouve ici une communauté très semblable dans sa logique et dans son fonctionnement, ayant simplement poussé l'organisation afin d'attirer facilement des proies et de faire diversion si nécessaire.

Cette idée de recoupement entre les deux romans est également poussée par les lieux. Val-Quarios m'a tout de suite fait pensé à Val-Segond, la ville canadienne où se déroulent les événements finaux de la Conjuration primitive. De par son nom, évidemment, mais également de par son environnement. Deux villes isolées, recluses, dans des zones enneigées et peu accessibles.
Cette idée ne m'a pas quitté durant ma lecture (surtout lorsque que l'on connait l'amour de Maxime à jouer avec les noms et les symboles, ça semble trop gros pour être un hasard), et je pense que ces deux villes sont deux éléments d'un même ensemble : la conjuration primitive, bien plus dense qu'elle n'était apparue en 2013.

Dans ce roman, Ludivine partageait les derniers mots que lui avaient dit Joshua :
"Pestilence et Val-Segond ne sont pas des cas isolés, miss. Il y en a d'autres. Ailleurs. Peut-être plus organisés encore. Parce que l'humanité n'a pas fini d'engendrer des parias, des détraqués, des épaves, et des pauvres types, et qu'ils comprendront qu'en se rassemblant ils deviendront une force. [...] Il y a d'autres hameaux quelque part, d'autres villages. Ils sont là, tout autour de nous, ils s'organisent, dans l'ombre, dans le silence. Ils sont invisibles, et nous n'avons pour les traquer que l'empreinte de leur existence : leurs crimes."

On retrouve également dans le roman cette phrase : "On pouvait vivre regroupés selon des codes et des mœurs différents voire pervers, et ne pas se faire repérer pendant des années."

Val-Quarios n'est ainsi selon moi que l'un des exemples de ces villages de criminels annoncés dans La conjuration primitive. Un exemple à moins de 150 km de chez Mikelis de surcroit, dans ses si chères Alpes, ce qui tend à démontrer que même les plus grands spécialistes ne peuvent repérer tous les criminels qu'ils traquent.
Et dès lors il y en a d'autres. Ce qui me porte à croire que si Joshua et Ludivine se retrouvent pour une enquête commune, comme annoncé de longue date par Maxime, ce pourrait être pour boucler cette enquête. Un cas bien plus large, plus sociétal.
Joshua, toujours dans La conjuration primitive : "Plus la société prendra conscience qu'ils sont nombreux et incurables, plus elle se radicalisera. Et plus ils seront acculés à s'unir pour ne pas périr."
On voit que Joshua avait raison pour la première partie de sa prédiction, qu'il existe effectivement d'autres cas de villages de ce type. Et les gens commencent à repérer des signes, des empreintes de leur existence, de par le nombre étranges de morts ou de disparitions par exemple. Dès lors, comment ne pas approcher lentement vers la seconde partie de sa citation : une réaction de la société, qui entrainera un regroupement de marginaux bien plus important, une révolution de meurtriers, seule façon pour eux de se protéger face à la masse sociétale.

Dans le MCU, Val Quarios pourrait donc être associé à Val-Segond et à la conjuration primitive, comme deux villages d'un ensemble bien plus gros que l'on découvrira, je l'espère, par la suite.
Ce n'est qu'une théorie, mais je n'ai pas trouvé de liens plus criants lors de ma lecture.

Enfin, quelques clins d'œil repérés ci-et-là dans le roman :

Spoiler :

- "Chaque éclair ouvrait la voie vers un autre monde."
La référence est évidente, mais elle m'a bien fait rire.

- Vers le début du roman, DePrigent fait allusion aux téléphones, aux ondes et aux écrans, qui nous consument. On retrouve là-aussi un thème assez récurent dans les derniers livres de Maxime, que ce soit du côté du Signal ou d'Autre-Monde.

Pour conclure, j'ai apprécié ce roman.
S'il ne restera pas mon préféré de la bibliothèque de Maxime, son ambiance, son ambivalence, et le doute permanent qu'il insuffle au lecteur m'ont beaucoup plu. Le rythme pourra déplaire à certains, habitués à autre chose, mais il ne m'a pas dérangé puisqu'il permet de jouer sur des cordes inhabituelles et que tout trouve un sens dans le roman.

Ce roman trouve toute sa place dans l'œuvre de notre auteur, et s'il n'appelle pas directement à une suite, je suis néanmoins impatient de découvrir le développement qui sera fait de l'Histoire, avec un grand H.

Car même s'il se suffit à lui-même, ce roman n'est, je crois, qu'une partie d'un tout bien plus large.
Préquel à quelque chose de plus gros.
De plus sombre.
Et de bien plus terrifiant...

[Eowyn]

Je n’en suis qu’au chapitre 17.
Le style de Maxime est un peu différent car il met tout en place très lentement. J’adore ce côté thriller psychologique
Il y a Énormément de références à tous ces autres romans, où est ce parce qu’on les cherche ? En tout cas pour le moment je ne suis pas déçue.

[Melania]

Bonsoir tout le monde !

Ca y est, je viens de refermer L'Illusion ! Voici donc mon retour à chaud !

Globalement, j'ai aussi été déroutée par le changement de rythme par rapport aux autres romans de Maxime. La lenteur de la mise en place des l'histoire, des actions... J'ai donc lu le roman plus lentement que les précédents, je n'avais pas spécialement la même hâte qu'avec les autres.
Jusqu'à ce que j'arrive au dernier quart du livre. Là, cela a été un peu plus compliqué de le lâcher ^^
Et le final est magistral !

Avec un tel titre, j'avais également tendance à me méfier de tout ce que je pouvais lire au fil des pages. On s'interroge sur tout ce qui se passe, sur tous les personnages - même le personnage principal ! Et tout prend son sens à la fin, un peu comme dans un Sherlock Holmes ou un Hercule Poirot. Brillamment mené.

J'ai lu ton analyse Damien et je la trouve très bonne. Comme d'habitude ^^

Quelques spoilers maintenant...

Spoiler :

Je me suis laissée emportée par ces personnages, surtout celui de Lily, même si je m'attendais à une trahison finale de sa part. Ce à quoi je ne m'étais pas attendue en revanche, c'est cette communauté entière vivant dans le mal. Mais au final, ce n'est pas si étonnant. Ca rejoint bien en effet ce qui se passe dans le premier tome des thrillers français de Maxime. Et je cherchais les liens avec Le 5ème Règne, mais je n'en ai pas trouvé. Je pensais qu'on retrouverait peut-être des liens avec les anciens templiers et la magie, mais au final, rien de ce côté-là. On reste sur du terre-à-terre.

Mais je sais que Maxime n'en a pas fini avec cette idée de communauté du Mal. Il l'a clairement évoqué dans son thriller français, mais je suis presque certaine que cette idée germait déjà au tout début, avec L'Âme du Mal.
A l'époque, dans les toutes dernières pages, alors que Milton est en prison, il parle à son gardien et lui dit :
"Dites-leur bien que Leland et Wayne n'étaient qu'un échantillon. Un prélude à l'horreur. J'en ai formé beaucoup d'autres à travers le pays. J'ai pris tout mon temps, et je m'y suis bien appliqué. Bientôt, nous allons en entendre parler. Bientôt."
Alors, je me pose la question : Milton Beaumont a-t-il vécu dans l'une de ces communautés ?
Celle de Val Quarios a débuté dans les années 70. Il ne serait pas totalement décalé de penser que Milton a pu vivre (voire grandir) dans une de ces communautés aux USA. Il en serait parti plus tard car il était peut-être un peu du genre baroudeur, avant de se poser en Oregon. Ou bien il aurait monté des communautés de ce genre lui-même un peu partout...
Je m'attends à ce que dans un futur roman on retrouve des successeurs de Milton.

Et puis en ce qui concerne la fin... Cette pauvre Marie qui tombe dans les griffes de JC (Jésus Christ) ! J'adore ! Tout simplement ^^
Bon, j'avoue, j'adore les films frisson/horreur où le héros meurt et où un pauvre type prend le relais sans s'en douter^^
Et je pense aussi qu'on pourrait bien retrouver Val Quarios dans quelques romans.

Merci Maxime pour ce nouveau roman ! Vivement le prochain ^^

[Eowyn]

Je l’ai fini cet après midi.
J’ai beaucoup aimé la lenteur, relative, du roman car cela m’a permis de me mettre dans l’ambiance. Le huis clos fonctionne très bien.

Spoiler :

Le fait qu’il n’y ait pas de cadavre découvert permet de faire monter la pression, Hugo est-il fou ? Tout n’est qu’une illusion ? Les personnages sont-ils tous de mèche, ou non ? C’est ce que je me suis dit lorsque e Prigent a appelé le taxi !
J’avoue que depuis quelques temps je ne fais plus confiance à aucun personnage de Maxime. Et Lilith m’a paru suspecte dès le début. D’ailleurs jusqu’au dénouement final je croyais que c’était elle qui tirait les ficelles avec en tant que père Lucien et tous les autres a leur service. Je me suis trompée et c’est là que l’illusion a bien fonctionné !

L’écriture reste toujours la même avec des cliffhanger et surtout une envie de savoir ce qu’il se passe. Bref, un bon roman, qui ne détrône toujours pas in tenebris’ mais qui fait parti de mes préférés.
J’ai adoré par ailleurs les références à tous ses autres romans, je crois qu’ils y sont tous sauf carnages.
Maxime, un autre, viiiiiiiite !!!!!

[tilile]

J'ai fini ce roman hier et même si ce n'est pas un de mes préférés je l'ai apprécié et j'ai beaucoup aimé l'atmosphère qu'il dégageait.
Le rythme m'a un peu gênée je pense. J'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire car il ne se passe pas grand chose pendant pas mal de page. En même temps c'est ce qui rend ce livre si réaliste, et ce pour quoi il fait si peur.
Les esprits cartésiens seront ravis je pense.
Grace à vos analyses j'ai compris pas mal de référence que je n'avais pas forcément vu.
En revanche je me demande s'il y a un lien :

Spoiler :

avec le poème de Victor Hugo "La fin de Satan"

[Estrella26]

Je l'ai fini hier aussi.
Pareil, même si ce n'est pas un de mes préférés, j'ai quand même beaucoup aimé.
J'ai aimé cette façon de nous faire douter de tout jusqu'au bout.
Hugo devient-il fou ? Y a-t-il vraiment un ou des tueurs ? Ou bien s'agit-il d'un monstre affamé caché dans la station ? Ou Hugo est-il simplement paranoïaque et voit le mal partout ?
Tout le long du livre on se demande de quel côté ça va basculer : réalité ou fantastique ? Lucien Strafa,est-il un simple illusionniste ou a-t-il vraiment des pouvoirs ? La station est-elle réellement maudite ?
J'avoue m'être beaucoup demandé où Maxime allait nous emmener avec ce livre.

Par contre :

Spoiler :

Je me suis doutée qu'il s'agissait d'une communauté quand on commence à savoir que le taxi et Simone sont les parents de JC et surtout quand on apprend que Ludovic est le fils de Merlin, je me suis même dit à ce moment, si ça trouve Lili est la fille de DePrigent et Adèle ^^

Et :

Spoiler :

Je ne m'attendais pas du tout à ce que tout soit faux dans le manoir etc, je n'avais rien vu venir de ce côté là. L'illusion a parfaitement fonctionné !

[Def]

J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre, même si ile ne fera pas partie de mes préférés.
J'ai vraiment été conquise par le fait d'évoluer quasiment tout le roman (!) sur le fil : est-ce qu'on va verser dans le fantastique ou dans le réalisme. Un véritable exploit de nous faire douter aussi longtemps.
J'ai également beaucoup aimé l'atmosphère de la station et le huis clos en place.
Les petits rappels en forme de clin d’œil pour certains de ces autres romans, et des romans des autres (King) m'ont amusée, et je suis certaine d'en avoir raté quand je lis vos commentaires.
J'avoue être un peu déçue du twist final, qui rappelle un autre roman, c'est bien évidemment voulu mais je crois qu'au fond de moi j'aurai préféré autre chose. C'est sans doute ce qui fait que ce roman ne sera pas dans mon top 5.
L'épilogue,cependant donne toute sa saveur à la fin...

Un style très différent, dans sa construction comme dans son rythme qui ont réussi à m'emporter et me garder prisonnière au fil des pages !

[ThoudracMatto]

J'arrive un peu après la guerre pour donner mon avis mais le voilà !

Déjà pour commencer, l'histoire :

Maxime m'avait dit qu'il aurait largement pu faire 150 pages de moins sur ce roman, mais qu'il assumait le fait d'avoir mis certaines "longueurs" présentes pour développer le récit et l'ambiance. Dans mon cas, c'est totalement réussi, des premières pages jusqu'au dénouement, j'ai été happé, sans ressentir une seule fois un quelconque ennui ou une quelconque longueur qui aurait pu me sortir de ma lecture. J'ai pris un vrai plaisir à Val Quarios, à travers ses couloirs et ses mystères.
Les personnages, peu nombreux, sont bien écrits, et même si certains sont bien plus en retrait, ceux qui sont le plus exposés ont chacun un caractère bien défini, et une évolution palpable tout au long des pages. Mention à Hugo qui passe par un peu toutes les phases.
La station, personnage à part entière également, est très bien décrite, et j'avais presque la sensation d'errer dans le même dédale qu'Hugo lors de ses escapades.

Si je devais poser un bémol cependant, mais la faute à mon fâcheuse tendance à vouloir vérifier des choses avant de poursuivre ma lecture :

Spoiler :

Lucien Strafa et la véritable signification de son nom.
Quand j'ai vu le nom de Strafa dès la première page j'ai tilté, c'était assez évident et Lucifer Satan s'est révélé très rapidement. De là, je m'attendais évidemment à un aspect lié au diable ou ce qui pouvait s'y apparenter, et ça n'a pas raté. Et ce point m'a évidemment fait suspecter Lily dès la révélation de son prénom complet : Lilith.
De là, en ayant des doutes ça et là, je savais que Lily aurait un vilain secret à révéler.
Cependant je dois avouer que même si j'envisageais plusieurs coupables, la fin, où l'on découvre qu'en fait, tous sont complices, et qu'en plus Lucien Strafa n'était qu'une invention, m'a grandement surpris. Je n'irai pas jusqu'à dire déçu, parce que ce n'est pas le cas, mais le mystère autour du personnage me plaisait tant que j'aurais aimé qu'il soit réel. Mais il faut l'avouer, l'illusion était parfaite.
Peut-être pas mon roman préféré dans la bibliographie de Maxime en définitive, mais un véritable plaisir de lecture, avec une ambiance vraiment immersive ( Le chapitre 27 m'a totalement absorbé ).
L'épilogue laisse deviner de terribles choses à venir ( pauvre, pauvre Marie ), et j'espère, et j'aurai même envie de dire que je suis sûr, que Maxime révélera le destin de Marie au détour d'une conversation, un jour, dans un autre roman.

Un point qui continue de me faire cogiter également :

Spoiler :

L'araignée et sa symbolique.
J'ai envisagé qu'elle pouvait représenter pour Hugo sa "peur des femmes" suite à sa rupture qui l'a profondément marqué, et sa peur d'être rejeté et démoli plus fort qu'il ne l'avait déjà été, la peur d'être "bouffé" psychologiquement et émotionnellement.
Que l'araignée veuille le "manger" d'après sa propre psychose plus le le fait que Lily en prenne l'apparence à la toute fin est une image très forte aussi, qui m'a poussé en ce sens.
Cette peur additionnée à celle de ne rien pouvoir contrôler sur les événements peut-être également, autant dans sa vie qu'à Val Quarios.
Mais j'aime beaucoup l'idée qu'en a Damien cela dit, et qui est très cohérente.

Concernant les liens avec les autres romans :

Spoiler :

Comme dit plus haut, le parallèle avec la Conjuration Primitive et Val-Segond saute presque direct aux yeux à la fin. Cette micro société isolée des règles du commun des mortels, qui laisse supposer que bien d'autres existent.

Cependant, au-delà du lien avec la Conjuration, chaque roman me fait demander quel rôle joue "les Ombres" des Arcanes du Chaos dans tout ça. Goatherd et tous les autres, qui finalement manipulent le monde de loin, jusqu'aux plus petits, à l'image de Yael.
Ces sociétés, ou même les individus comme Milton Beaumont et Benoît Malumont, qui pourtant sont eux-mêmes en haut de leur propre échelle, ( qui n'ont pas dit leur dernier mot je pense par ailleurs ) n'ont pas pu échapper à leur contrôle, et sont très probablement leurs créations.


Sinon, pour les liens avec d'autres romans en dehors de celui évoqué juste au-dessus :

En plus du Necronomicon, on trouve aussi l'ouvrage "De Vermis Mysteriis", qui se trouve dans le 5ème Règne tout d'abord, mais qui est aussi évoqué dans Le Signal. Les deux livres venant de l'univers de Lovecraft, c'est avant tout ce clin d'œil qu'il faut y voir je pense.
Encore plus dans le cas du Signal qui est aussi un hommage à l'œuvre de Lovecraft.
Par ailleurs, un autre Necronomicon se trouve dans La Patience du Diable, celui appartenant au Chelou. Et dans ce Necronomicon en particulier, on trouve des allusions à Leviatemps et l'Âme du Mal.

Excepté ça, je ne pense pas avoir vu quoi que ce soit d'autre de "concret", mais lors de ma première lecture j'essaye au maximum de me détacher de cette recherche pour profiter du récit, même si c'est pas toujours évident, et qu'au final je craque, parfois pour quelque chose qui est finalement dévoilé ( mention spéciale pour l'anagramme qui est révélée lors du dénouement ha ha ).
La relecture dans quelques temps apportera peut-être quelques autres éléments.

Pour conclure, une lecture passionnante, qui donne envie

Spoiler :

de découvrir d'autres groupes, peut-être pires encore que celui-ci, et de découvrir la finalité de ce puzzle.
Joshua étant censé revenir, je pense que la piste de ces villages/regroupements/hameaux sera au centre de tout, peut-être même qu'il sera en connaissance de Val Quarios à ce moment-là. Mais encore une fois, la question des Ombres planent toujours au fond de moi, et même Joshua leur appartient finalement.
Mais ce plan, dont les contours se dessinent roman après roman, et qui semble bien plus large qu'il ne semble l'être, se révélera tôt ou tard je pense. J'ai hâte de voir où Maxime a pu faire germer d'autres graines du Mal, et à quoi ressemblera le fruit de la récolte.

[ThoudracMatto]

Petite élucubration fantaisiste concernant le nom de Val Quarios :

Spoiler :

Phonétiquement, Val-Segond peut faire penser à second, et Quarios à quatre. Je vais aller loin, mais est-ce que si créateur commun de toutes ces communautés il y a, est-ce qu'on peut trouver une sorte de numérotation quelque part dans leur nom ? Auquel cas, on pourrait envisager d'en découvrir au moins 2 en plus des 2 déjà connues. Pestilence ferait exception, mais Val-Segond étant dans sa continuité...
Ouais c'est très perché je sais.